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Technique : La composition en photographie

Sujet du jour : La composition en photographie … non, non ne partez pas tout de suite, je vous assure que c’est utile !!!

Sujet plutôt effrayant pour les néophytes mais au combien passionnant. Nous allons quelque peu le survoler, en parler juste assez pour vous faire une idée un peu plus concrète.

Tout d’abord, sachez que l’on n’a pas attendu la photographie pour discuter de composition dans une image… ce sont les peintres qui ont commencé à l’exploiter, et qui l’ont développé. Celle-ci ne fait pas tout dans une image, mais disons qu’elle sublime un sujet qui mérite d’être photographié.

Le but est donc de trouver un bon sujet (paysage, architecture, personnage…), et de le mettre en valeur  par la composition dont voici la règle principale :

La règle des tiers : ça doit surement parler à beaucoup d’entre vous, pour les autres pas de panique, cette règle n’aura plus de secret d’ici quelques instants.

Il a été constaté que, dans une photo, il existait des  « points de force » sur lesquelles un sujet prend une place plus importante dans le cadre. Ces points sont au croisement des lignes ci-dessous.Règle tiers

Il suffit donc de dessiner virtuellement un quadrillage (type jeu du morpion) dans le viseur, et vous obtenez vos points de forces. Certains appareils proposent ce quadrillage sur l’écran arrière de l’appareil, et il existe aussi des verres de visée  que vous pouvez installer directement dans votre appareil reflex…  à l’époque du numérique, ou le recadrage se fait simplement en post production, je n’en vois plus réellement l’intérêt.

Il va donc falloir essayer  d’appliquer cette règle sur chacune des photos que vous ferez dorénavant, attention tout de même à votre mise au point.

Il existe plusieurs choix de modes de mise au point sur les appareils avancés (choix du collimateur autofocus ou AF) :

–           il y a le traditionnel « collimateur central » (le petit rectangle au centre de votre viseur qui devient rouge avec un petit son « til-it » lorsque la mise au point est faite), qui est, à mon avis, le meilleur choix pour commencer. L’avantage est que vous contrôlez votre mise au point quelques soient les conditions de prise de vue.

–          Ensuite viennent tous les collimateurs autours du central. C’est ce que j’utilise, mais pour débuter je vous le déconseille. L’avantage est que cela limite la bascule du capteur entre la mise au point et le déclenchement (très utile lors de portraits à très grande ouverture par exemple, ou la profondeur de champs est si petite que la simple bascule de l’appareil modifie le plan de mise au point… pour les photographes avancés !!). L’inconvénient est qu’il  faut changer de collimateur selon le cadrage utilisé et la place du sujet, apportant ainsi un élément de plus à gérer.

–          Enfin, vous avez le « tout automatique » avec mise au point sur le plus beau sourire (lol…), ou sur les visages (détection de visage), plus récemment, sur les animaux (si, si ça existe)… Je ne saurai que trop vous déconseiller ce mode, vous ne contrôlerez à aucun moment votre mise au point, et même si ce mode est efficace dans 90 % des cas, vous allez un jour le regretter (qui n’a jamais dit : « pu.t.n d’autofocus… c’est la plus belle de la série, si seulement le visage était net !!! »).

Je disais donc, meilleur choix, le collimateur central… avec une petite astuce tout de même :

IMPORTANT : le petit bruit « til-it » émis lorsque vous appuyez à mi-course sur le déclencheur, signifie « mise au point effectuée ». Donc si votre collimateur central ne se trouve pas sur le sujet à ce moment-là, la mise au point sera faite autre pars (rendant floue le sujet qui ne se trouve pas sur le même plan) !! Exemple : la photo des 2 amis qui se tiennent par les épaules, si on cadre avant la mise au point, le collimateur central se trouvera pile entre les 2 sujets et la mise au point sera faite sur l’arrière-plan (plus ou moins éloigné) au moment du « til-it ». L’astuce consiste à faire la mise au point avant de composer son image (on place le collimateur central sur un de deux sujets, on appuie à mi-course « til-it », on recadre la photo en restant appuyé à mi-course et on finit de déclencher une fois le bon cadrage obtenu).

Ne pas centrer l’horizon : En effet rien de plus plat qu’une photo de paysage dont l’horizon est pile au milieu du cadre. Il va donc falloir déterminer si on préfère mettre l’accent sur le ciel (on placera alors l’horizon sur ligne des tiers inférieure) ou sur le sol (et là, on le placera sur la ligne supérieure). Il existe quelques cas particuliers comme la photo avec reflet par exemple (photo d’une montagne et son reflet dans le lac devant vous), pour lesquels le centrage de l’horizon s’impose logiquement ; mais ces cas sont plutôt rare, et avant de pouvoir briser une règle, il faut la connaitre et l’avoir appliqué sur tout ce qu’il vous est possible de photographier…

                 

Pour la photo ci-dessus, c’est le nuage en suspension qui m’a inspiré, j’ai donc pris le partie de mettre en avant le ciel en posant mon horizon au tiers inférieur de l’image (photo de gauche). Sur la photo de droite, l’horizon centré perturbe la lecture, est-ce  le nuage le sujet principal ou l’église ?

 

En voici quelques autres en vrac :

–          Le choix du format (horizontal ou vertical), pour débuter je conseillerai la chose suivante : horizontal pour les paysages et vertical pour les portraits. Très réducteur mais cela vous obligera à tourner votre appareil. Une fois le concept bien intégré, vous pourrez commencer à inverser vos choix de format, mais dans ce cas vous le ferez en connaissance de cause !!!

–          Lors d’un portrait, il est préférable de laisser de l’espace devant le sujet, ça permet de suivre son regard dans la photo. Vous devrez aussi effectuer la mise au point sur les yeux,  « le regard est le miroir de l’âme » !!!

–          Veillez à équilibrer votre composition : il faut, par exemple, essayer de disposer l’espace libre autour du sujet de façon homogène (un peu plus devant que derrière), mais éviter par exemple de coller son sujet sur un des bords de l’image avec un énorme champ libre de l’autre côté.

–          Dans une composition, les lignes diagonales apportent du dynamisme à la photo (il est aussi possible de pencher le cadrage volontairement, mais attention, l’abus de cette technique peut nuire à une série…).

Si vous voulez aller plus loin dans l’étude de la composition (complémentarité des couleurs, langage des formes…), vous pourrez trouver un tas de livres d’étude très intéressants (comme « composition » de david PRAKEL ou « le langage de l’image » de rené BOUILLOT par exemple). N’hésitez pas à me solliciter si des précisions sont nécessaires.

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